Critique
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Don’t Look Up a l’une des plus belles dernières phrases de film répertoriées. Leonardo DiCaprio, avec la simplicité du regret aux dimensions métaphysiques que cette fin du monde favorise, la prononce à la table d’un dîner de Noël qui est aussi la dernière Cène. Belle scène, dans l’évidence de la résolution dramatique, le petit salon domestique laissant le monde dehors agoniser, belle façon frontale du film de se sortir de son problème : «comment (en) finir» en beauté, et en finir avec la vérité. On ne la citera par conséquent pas, cette phrase, mais s’il y avait une seule raison de se souvenir de Don’t Look Up, et pour commencer d’en découvrir l’odyssée, l’apocalypse, ce sont ces quelques mots qui subsument l’extravagance, le fatras épique et la noirceur agglomérés par Adam McKay.
Excès burlesque
Puisqu’il n’y a de belle dernière phrase possible qu’en conclusion d’une vie ou d’un film bien remplis, Adam McKay n’a jamais craint la profusion, l’excès burlesque, le collage et la segmentation, le pop art subliminal, de couper une scène comme la chique, de sauter à autre chose dès qu’un personnage reprend sa respiration, produisant un effet d’entropie fonçant sur le monde aussi vite que ce gigantesque météore menaçant de le détruire. Grand croqueur de portraits d’imbéciles (mais d’imbéciles puissants), McKay,
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Divertissement
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