L’événement était attendu : François Pinault ouvre, ce samedi 22 mai, les portes de la Bourse de commerce où il expose une partie de sa collection. Mediapart a visité ce lieu remarquablement restauré et tâche de saisir les enjeux, pour le marché de l’art contemporain, d’une telle inauguration, qui interroge tout à la fois les phénomènes de privatisation des œuvres et de réappropriation culturelle. 

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C’est la lumière qui frappe de prime abord. En dépit de l’atmosphère d’automne que ce mois de mai, promesse de libération et de réouvertures diverses, fait peser sur la capitale, chaque recoin de l’espace proposé par la nouvelle Bourse de commerce est d’un blanc éclatant. L’agora centrale, autrefois place publique qu’entouraient les deux arcades de la Halle au blé, est immaculée. La verrière qui coiffe le bâtiment, dont l’origine remonte à Catherine de Médicis, livre le ciel aux regards des visiteurs évoluant sur le promenoir. Regards qui rencontrent ceux d’une escouade de – faux – pigeons de l’artiste italien Maurizio Cattelan, destinés à conjurer en un geste non dénué d’humour l’invasion de véritables volatiles risquant de souiller la pureté de l’ancienne place.